GUY DE ROUGEMONT PEINTRE AVANT TOUT 10 octobre - 9 novembre 2024
22, passage Dauphine 75006 Paris
La galerie Ketabi Bourdet a l’honneur de consacrer sa première exposition à l’artiste Guy de Rougemont (1935- 2021), dont l’œuvre a fait l’objet d’une rétrospective à l’Académie des beaux-arts cet été et d’une importante monographie parue le 6 septembre dernier aux éditions Norma.
Les œuvres abstraites de Guy de Rougemont témoignent d’un long compagnonnage avec la couleur, né de la rencontre précoce de l’artiste avec les aquarelles lumineuses de J. M. William Turner dans les musées londoniens et avec les palettes chatoyantes d’Henri Matisse et Pierre Bonnard. Lors d’un long séjour new yorkais, entre 1965 et 1966, l’artiste baigné de traditions européennes se confronte aux formes radicales et aux couleurs en aplat des créateurs minimalistes et pop américains, Andy Warhol, Frank Stella et Robert Indiana entre autres, qui lui feront choisir définitivement l’abstraction comme territoire d’exploration lui permettant d’exprimer sans limite sa curiosité de peintre.
La peinture est le noyau dur de la pratique artistique de Guy de Rougemont, qu’il décline en volume pour « faire réagir la lumière et la couleur, véritable problématique de la peinture », à l’instar des courbes de ses sculptures serpentines qui découpent les faisceaux lumineux dans l’espace en trois dimensions. Plus les formes géométriques de l’artiste sont simples et reconnaissables, plus la couleur est éclatante et vivante, apprivoisée par le coloriste, véhiculant un ludisme joyeux. « Je crois au pouvoir modificateur d’une couleur, de la rencontre d’une courbe et d’une droite, d’une touche de lumière », note l’artiste dans ses carnets. C’est sur la toile que s’expriment ses doutes les plus profonds, là où murissent les fruits des innombrables heures passées dans la solitude de son atelier.
« Dans la temporalité de la fuite du temps, dans la vigueur de nos curiosités inquiètes de peintre, j’ai compris que je serai peintre pour toujours », écrit-il avec sérénité.
Une sélection pointue de peintures et d’œuvres sur papier raconte les pérégrinations de l’artiste, qui débutent avec les formes curvilignes de l’ellipse, recoupées par des droites pour créer des surfaces propices à l’accueil de la couleur en aplat. La ligne droite prend ensuite le dessus sur la courbe, à partir des années 1970 et ce durant trente années, période durant laquelle l’artiste déploie une infinité de trames géométriques où ombre et lumière entrent en résonance, dans une parfaite ambivalence entre la fixité de la surface et la fugacité des couleurs.
La méditation de l’artiste sur le non-finito, exploré avant lui par Léonard de Vinci et Michel-Ange, fait subsister sur ses toiles des parties inachevées soulignant l’achèvement des pleins. Ces œuvres poétiques symbolisent cette ambiguïté sous-jacente qui caractérise l’ensemble de ses travaux, en tension constante entre son esprit rigoureux hérité de son père militaire et sa nature rebelle d’artiste rêveur. L’artiste renoue avec des formes fluides et des couleurs nuancées à partir des années 2000, avec une interprétation personnelle de la linea serpentinata utilisée par les maîtres maniéristes italiens du XVIème siècle, Pontormo, Bronzino et Le Parmesan, point d'arrivée d’un voyage de soixante années entre les différents états de la couleur. Guy de Rougemont s’éteint en 2021 en laissant derrière lui un univers formel à part, en fluctuation constante entre tradition artistique et rupture esthétique.
Julie Goy
Pour toute information complémentaire : info@ketabibourdet.com
Contact presse : contact@balkinbureau.com
Ketabi Bourdet is honoured to devote its first exhibition to the artist Guy de Rougemont (1935-2021), whose work was the subject of a retrospective at the Académie des Beaux-Arts in Paris this summer and of a major monograph published on September 6 by Norma Editions.
Guy de Rougemont's abstract works bear witness to a long companionship with color, born of the artist's early encounter with the luminous watercolors of J. M. William Turner in London museums and with the shimmering palettes of Henri Matisse and Pierre Bonnard. During a long stay in New York, between 1965 and 1966, the artist, steeped in European traditions, came face to face with the radical forms and flat colors of American minimalist and pop artists Andy Warhol, Frank Stella and Robert Indiana, among others, which led him to definitively choose abstraction as the territory of exploration that allowed him to express his curiosity as a painter without limit.
Painting is the core of Guy de Rougemont's artistic practice, which he transforms into volume to “make light and color react, the real problem of painting”, as in the curves of his serpentine sculptures, which cut light beams in three-dimensional space. The simpler and more recognizable the artist's geometric shapes, the more vibrant and lively the color, tamed by the colorist.
A fine selection of paintings and works on paper recount the artist's peregrinations, which begin with the curvilinear forms of the ellipse, intersected by straight lines to create surfaces conducive to the reception of solid color. From the 1970s onwards, straight lines took over from curves for the next thirty years, during which time the artist deployed an infinite number of geometric grids in which light and shadow resonated, in a perfect ambivalence between the fixity of the surface and the transience of color.
The artist's meditation on the non-finito, explored before him by Leonardo da Vinci and Michelangelo, leaves unfinished parts on his canvases, emphasizing the completion of the full. These poetic works symbolize the underlying ambiguity that characterizes his work as a whole, in constant tension between his rigorous spirit inherited from his military father and his rebellious nature as a dreamy artist. From the 2000s onwards, the artist returned to fluid forms and nuanced colors, with a personal interpretation of the linea serpentinata used by the 16th-century Italian Mannerist masters Pontormo, Bronzino and Le Parmesan, the culmination of a sixty- year journey through the different states of color. Guy de Rougemont died in 2021, leaving behind him a formal universe of his own, in constant flux between artistic tradition and aesthetic rupture.
Julie Goy
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Press contact : contact@balkinbureau.com