Arthur Lemonier, La Petite Morsure : Ketabi Bourdet - 22, passage Dauphine, 75006 Paris
Ketabi Bourdet à la joie de Présenter La Petite Morsure, première exposition de l'artiste français Arthur Lemonier à la galerie.
Dans les œuvres d’Arthur Lemonier, un leitmotiv persiste : résister à l’inconfort de la confusion. Il traite à travers ses peintures expressives l’essence contrastée de l’émotion humaine en s’attachant à maintenir une ambiguïté visuelle ; une versatilité omniprésente qui conduit nécessairement chacun à déterminer une réponse. « Les contraires semblent s’unir ! » affirme Lemonier. L’artiste voit la confusion non comme un obstacle, mais comme une opportunité créative. Il l’utilise pour déstabiliser les perceptions et ouvrir des dialogues intérieurs. Dans ses peintures, les formes et les couleurs se mêlent, se superposent et se déforment, créant une dynamique visuelle qui éveille une réponse émotionnelle et intellectuelle.
En refusant de fournir des réponses simples ou des représentations claires, Lemonier sollicite le/la spectateur.rice à affronter ses propres inconforts et préconceptions. Ses œuvres deviennent un miroir de notre propre ambivalence intérieure, nous confrontant à des questions fondamentales sur notre compréhension de l’identité, du genre et de l’appartenance. Cette approche invite chacun à embrasser la complexité inhérente à l’expérience humaine.
Les tableaux de «La petite morsure» racontent l’implosion, l’instant où se conjuguent l’extase et la douleur. Sur des visages semblables à des miroirs brisés, les sensations se cristallisent. Elles surgissent, fugaces, tels des éclairs brouillant un ciel orageux, elles perturbent l’inertie tranquille de la physionomie.
L’artiste désire creuser l’incertitude. Exhiber les secousses internes, lutter contre la dissimulation, faire danser des émotions oubliées sous l’orage. En utilisant une palette colorée, il veille à souligner la dissonance entre l’expressivité du visage et la confusion qu’il inspire. Sa torsion et sa souplesse, son opacité et sa nudité, son vacarme et son silence. Il cherche à éprouver les peaux, baignées de lumières délavées et de fluides organiques, à révéler leurs crispations et leurs rétentions.
Les tableaux se déploient pareils aux vitraux d’une cathédrale, les figures gémissent, se répondent, elles psalmodient leurs écorchures ou leurs ivresses, elles embarrassent. L’artiste cherche à susciter le caractère confondant de l’exaltation, à mettre en exergue la pluralité des sentiments que l’on éprouve seuls, dans le corps, dans la chair, dans le plaisir ou dans la mort. La fascination pour la froideur, la compassion ou le dégoût. La vérité jaillit sur les visages, troublante et primitive. Les peaux sont cireuses, engluées par la sueur, les bouches grandes ouvertes comme pour tenter d’apaiser le feu intérieur.
Ces visages-miroirs éclatent, comme des plaies, impudiques et étranges, ouvertes à qui désire y pénétrer. Ils sont enserrés dans les toiles, en très gros plan, obligeant ainsi de s’y confronter sans concession et, peut-être, de s’y confondre. Arthur Lemonier veut éveiller l’instinct. La pulsion, de ce qui attire et repousse, et surtout, la brume épaisse entre les deux.
Crus, insaisissables et fiévreux, les visages regardent, eux aussi. Ils mordent, sans blessure et sans bruit.
Eva Martory
Ketabi Bourdet is delighted to present Arthur Lemonier’s first solo exhibition. Born in 1998, the artist lives and works in Paris, France.
In Arthur Lemonier’s work, a leitmotif persists: resisting the uncomfortable confusion. Through his expressive paintings, he deals with the contrasting essence of human emotion by striving to maintain visual ambiguity; an omnipresent versatility that necessarily leads everyone to determine a response. ‘Opposites seem to unite’, says Lemonier. The artist sees confusion not as an obstacle, but as a creative opportunity. He uses it to destabilise perceptions and open up inner dialogues. In his paintings, shapes and colours mingle, overlap and distort, creating a visual dynamic that awakens an emotional and intellectual response.
By refusing to provide simple answers or clear representations, Lemonier challenges viewers to confront their own discomforts and preconceptions. Her works become a mirror of our own inner ambivalence, confronting us with fundamental questions about our understanding of identity, gender and belonging. This approach invites everyone to embrace the complexity inherent in the human experience. The paintings in ‘La Petite Morsure’ (The little bite) tell the story of implosion, the moment when ecstasy and pain come together.
Sensations crystallise on faces like shattered mirrors. They emerge, fleetingly, like flashes of lightning blurring a stormy sky, disrupting the calm inertia of the physiognomy. The artist wants to explore uncertainty. To expose the inner turmoil, to fight against dissimulation, to make forgotten emotions dance beneath the storm. Using a colour palette, he takes care to emphasise the dissonance between the expressiveness of the face and the confusion it inspires. Its torsion and its suppleness, its opacity and its nakedness, its din and its silence. He seeks to experience the skin, bathed in washed-out light and organic fluids, to reveal its tensions and retentions.
The paintings unfold like the stained-glass windows of a cathedral, the figures moan and respond to each other, they chant their abrasions or their intoxications, they embarrass each other.
The artist seeks to evoke the confounding nature of exaltation, to highlight the plurality of feelings that we experience alone, in the body, in the flesh, in pleasure or in death. Fascination for coldness, compassion or disgust. The truth springs from the faces, disturbing and primitive. The skins are waxy, slick with sweat, the mouths wide open as if trying to quell the fire within.
These mirror-faces burst forth like wounds, shameless and strange, open to whoever wishes to penetrate them. They are enclosed in the canvases, in very close-up, forcing us to confront them without concession and, perhaps, to merge with them. Arthur Lemonier wants to arouse the instinct. The impulse, of what attracts and repels, and above all, the thick mist between the two.
Raw, elusive and feverish, the faces also look. They bite, without wound or sound.
Eva Martory
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Arthur Lemonier, Cession, 2024
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Arthur Lemonier, Consolation, 2024
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Arthur Lemonier, Fibre qui suinte I, 2024
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Arthur Lemonier, Fibre qui suinte II, 2024
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Arthur Lemonier, Fibre qui suinte II, 2024
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Arthur Lemonier, Fibre qui suinte III, 2024
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Arthur Lemonier, Fibre qui suinte III, 2024
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Arthur Lemonier, Flechir, 2024
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Arthur Lemonier, Inrito I, 2024
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Arthur Lemonier, Inrito II, 2024
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Arthur Lemonier, La porter dans ses yeux, 2024
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Arthur Lemonier, Le bruit au vent, 2024
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Arthur Lemonier, Peril, 2024
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Arthur Lemonier, Peril, 2024
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Arthur Lemonier, Perire, 2024
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Arthur Lemonier, Sans titre, 2024
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Arthur Lemonier, Sans titre, 2024
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Arthur Lemonier, Spasme I, 2024
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Arthur Lemonier, Spasme II, 2024
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Arthur Lemonier, Tout se transforme II, 2024
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Arthur Lemonier, Tromper l'oeil I, 2024
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Arthur Lemonier, Tromper l'oeil II, 2024
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Arthur Lemonier, Une fraction de seconde , 2024