Cet espace est comme l’extension d’une maison, un cocon réconfortant dans lequel j’ai aménagé il y a quatre mois, après des ateliers à Pantin et Montreuil. Je voulais me rapprocher de Paris, où j’habite. Les murs sont blancs, neutres, sinon je n’arrive pas à me projeter. Les couleurs, je les mets toutes dans mes peintures. La lumière zénithale, très douce, m’aide à atteindre des teintes laiteuses et vaporeuses: jaune beurre, violet et orange doux, vert myrte. Une moquette très moelleuse me permet de peindre pieds nus, à même le sol. J’ai gardé cette habitude de mon enfance, je n’aime pas les chevalets. Un fond sonore m’accompagne: de la musique, mais aussi des films et des séries que j’arrive à suivre sans les regarder. Ça m’évite de rester enfermée dans ma tête. Dans une petite bibliothèque se côtoient recueils, catalogues et romans, comme Le Baron perché, d’Italo Calvino, qui a été mon moteur pour l’exposition. J’ai aussi accroché quelques citations sur les murs, pour m’en imprégner. Je voulais que l’aménagement de l’atelier et mes toiles forment un tout cohérent. L’espace cuisine est décoré par des portraits de personnalités très diverses: Kurt Cobain à côté de Simone Weil, Agnès Varda et Amy Winehouse en diagonale. Comme des fantômes protecteurs.
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