Figures libres

Les œuvres de l’artiste danoise Mie Olise Kjærgaard apportent une touche sportive et féministe à l’expo Body Double, à Paris.
Lisa Agostini, L'Équipe, 2 December 2023
Peintre depuis l’âge de 15 ans, Mie Olise Kjærgaard a toujours dessiné, aussi loin qu’elle s’en souvienne. Après un passage en école d’archi- tecture, un autre aux Beaux-Arts à la vénérable Central Saint Martins de Londres, la Danoise a ensuite vécu une existence de nomade entre Copenhague, Aarhus, Londres, New York et San Francisco. 
 
Sa carrière s’intéresse à l’énergie féminine et à ces comportements « pas si gentils, à ces choses que l’on apprend aux filles et aux femmes à ne pas faire, comme aller trop loin, rire à gorge déployée, piquer une colère, suivre ses rêves, s’amuser, être ivre », explique l’artiste de 49 ans. Mie Olise Kjærgaard raconte aussi, à travers son art, l’histoire des Suffragettes, ces féministes britanniques du XXe siècle « qui ont brisé un mur pour obtenir le vote des femmes, pour leurs droits. Elles étaient issues de la classe supérieure et utilisaient leurs privilèges pour aider des femmes moins fortunées qu’elles qui travaillaient dans des usines, avaient de nombreux enfants et n’avaient pas l’énergie nécessaire pour autre chose que la survie ».
 

Une page de l’histoire du féminisme qu’elle associe au sport : la voile, qu’elle a pratiquée enfant, et le tennis, auquel elle joue aujourd’hui. Elle y voit un moyen de « libérer toute son énergie. Vous vous amusez et vous avez le droit d’aller jusqu’au bout, de vous jeter, de crier, de donner tout ce que vous avez. Le sport est une arène ludique pour situer certains comportements et les pousser encore plus loin. (...) La perspective dans mon travail est de voir le sport comme un loisir auquel les femmes pourraient s’adonner au lieu de faire des tâches ménagères ou de prendre le thé, ou de se tenir aux côtés d'un homme. Une libération.»

 

 

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