Certains grands magasins se mettent sur leur 31 en confiant leurs vitrines à des artistes qui rivalisent de créativité pour transformer ces petits espaces de commerce en œuvres d’art éphémères. Rencontre en coulisses à la Samaritaine et aux Galeries Lafayette.
Un jardin de six artistes à la Samaritaine.
En 2024, le lèche-vitrines demeure un art. Côté rue de Rivoli, la Samaritaine a donné carte blanche pour son Noël à six artistes, lesquels ont investit le thème du Jardin d’hiver. La thématique n’a pas été choisie au hasard : « La nature irrigue depuis toujours l’iconographie de la Samaritaine, explique son directeur artistique. Notre fondatrice Marie-Louise Jaÿ était elle-même une passionnée de botanique. À tel point qu’elle avait fondé le jardin de la Jaÿsinia dans sa ville d’origine, Samoëns. ».
Une carte blanche totale
De la contrainte est née la créativité. Pauline d’Andigné, sortie des Beaux-Arts de Paris en 2021, a joué la carte de l’excès autour du matelassé en offrant « des sculptures molles dont la monumentalité entre en tension avec l’espace limité de la vitrine et de la serre. » Lucas Tortolano y a vu « un cocon » pour faire proliférer ses Pilosus Hybrida, araignées en fausse fourrure qu’on aurait envie de caresser.
Ce travail a été cultivé en secret pendant quatre mois dans leurs ateliers respectifs, couronné par deux jours de montage à blanc, phases test menées avec les équipes de la Samaritaine. Juliette Berthonneau, lauréate du grand prix de la Création de la Ville de Paris 2023 dans la catégorie talent émergent-design, peut être fière : sa fleur sans tige flotte à merveille… Les pétales géants plissés colorés de Pensiflora Mobilea se déploient dans la serre au gré du souffle et de la lumière d’hiver.