Cette popularité numérique lui vaut des collaborations avec des marques comme Vans ou Sézane et un rayonnement international. Remarquée par Tyler Gibney, un galeriste de Los Angeles, elle expose en Californie : « Peut-être que je représentais un certain exotisme à leurs yeux », dit-elle modestement.
Rencontre avec Inès Longevial, la peintre-star d'Instagram
Toma Clarac, Vanity Fair, 10 September 2019
Repérée dans notre précédente édition des « 30 Français de moins de 30 ans », elle rayonne aujourd'hui dans le monde entier. Portrait. Par Toma Clarac
Les visages qu'elle peint lui ressemblent. Blancs, noirs, métis ou mêlés, ils partagent la même géométrie arrondie. Sur Instagram, qu'elle a transformé en galerie, la jeune femme se met régulièrement en scène au travail. Sa tête se superpose à celles qu'elle esquisse. Elle a les yeux et les cheveux noirs de ses origines - basques et espagnoles -, mais ses tableaux ne sont pas des autoportraits : « J'ai beaucoup travaillé sur la peau, explique-t-elle à la terrasse d'un café non loin de son appartement-atelier parisien. Je n'utilise pas de modèles. Si mon visage me sert parfois de base. Je le conçois plutôt comme un terrain neutre. » Le visage comme paysage, qu'elle éclaire d'aplats de couleurs chaudes. Et une idée fixe : « Fusionner les genres pour les abolir. »
Inès Longevial dessine depuis l'enfance. Elle a grandi entourée de livres sur Picasso et Cézanne ; ils sont restés ses maîtres. Après un master ès arts appliqués à Toulouse, elle s'installe à Paris. Sa communauté Instagram compte aujourd'hui plus de 250 000 abonnés, pas loin d'une Lou Doillon : « De nombreuses personnes qui me suivent s'amusent à recréer mes toiles. »